Régulièrement, l'attention des contribuables est attirée sur les coûts exorbitants que représentent les frais d'affranchissement des courriers de l'Etat.
Ainsi, nous apprennent les journaux du groupe SudPresse, Bpost a facturé pour 33,7 millions d'euros de frais d'affranchissement de courrier aux services publics fédéraux, à la police fédérale (Fedpol) et à la Défense pour les six premiers mois de l'année 2012. Un montant que veut réduire le Secrétaire d'Etat à la Fonction publique Hendrik Bogaert, peut-on lire dans les journaux de Sudpresse.
Que ce soit le SPF Justice, le SPF Intérieur, ou encore le Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, la fonction publique a besoin, pour garder le contact avec la population, de faire usage de la correspondance postale. En effet, le courrier électronique n'est pas un moyen de communication gratuit ni accessible à tout le monde. Or, on ne peut pas demander à quelque citoyen de se munir, à ses frais, d'un ordinateur et d'une connexion à Internet. Seule la lettre traditionnelle permet de toucher (quasiment) tout le monde avec certitude. Ce n'est donc pas demain que l'Etat cessera d'avoir recours aux services de la Poste.
Or, certains organes de l'Etat ne doivent jamais payer de timbres: il s'agit, notamment, des assemblées parlementaires et du Comité P, qui bénéficient de ce que l'on appelle la franchise postale.
Instaurée par une loi, elle permet à la Chambre des Représentants, par exemple, d'adresser gratuitement autant de courrier qu'elle le souhaite, en mentionnant simplement sur l'enveloppe, à la place des timbres, "franchise postale". La Poste achemine dès lors ces courriers ainsi libellés sans frais pour l'expéditeur.
En plus des services (Greffe, Personnel, etc...) des assemblées, le président, mais également les chefs de groupe et les présidents de commission, ainsi que les secrétaires, qui sont des parlementaires auxquels l'assemblée a confié des tâches supplémentaires par rapport à leur travail normal, bénéficient de cette facilité.
Pourquoi, dès lors, ne pas octroyer, par exemple, la franchise postale aux présidents des tribunaux de première instance et des cours d'appel, comme en bénéficient leurs homologues parlementaires ? Cela permettrait d'épargner, sur le budget de la Justice, des millions d'euros tous les ans, qui pourraient être affectés à l'augmentation de l'aide juridique, dont les avocats réclament, à corps et à cris, et à juste titre, d'ailleurs, le refinancement.